Chronologie des principales périodes de l'histoire de l'Israël antique. |
L'Israël antique désigne des
populations qui ont vécu dans les territoires actuels d'Israël et de Palestine
dont le récit national est donné par la Bible hébraïque. Celle-ci présente les
Israélites comme descendants d'une même famille, divisés en douze tribus
indépendantes puis fédérés en un royaume unifié qui se scinde ultérieurement.
L'archéologie tend en revanche à situer les débuts de leur histoire aux
derniers siècles du IIe millénaire av. J.‑C., après
l'effondrement des grands empires égyptien et
hittite dominant le Proche-Orient. Des sociétés sédentaires émergent alors dans
les hautes terres situées entre la plaine côtière palestinienne et le Jourdain,
où se développent par la suite des entités politiques qui deviennent de plus en
plus complexes, jusqu'à l'apparition de deux royaumes, Israël au nord et Juda
au sud, peut-être issus de la scission d'un royaume unique. Ces deux États
connaissent ensuite des fortunes diverses. Prospère, organisé autour de sa
capitale Samarie, le premier est finalement vaincu et absorbé par les Assyriens
en 722 av. J.-C., qui ne parviennent pas à faire subir le même sort au second.
Celui-ci, dont la capitale est Jérusalem, est finalement battu et annexé à son
tour par l'empire babylonien en 587 av. J.-C., et une partie de sa population
est déportée en Babylonie d'où elle revient plusieurs décennies plus tard
durant la domination des Perses achéménides (à partir de 539 av. J.-C.). La
rédaction et la composition de la Bible hébraïque par l'élite intellectuelle
judéenne dotent progressivement les survivants et déportés puis leurs
descendants d’une identité résistant à leur soumission et leur exil, centrée
sur le culte de leur Dieu national et sur leur grand temple reconstruit, situé
à Jérusalem. S'ouvre alors la période du Second Temple (c. 538 av. J.-C.-70 ap.
J.-C.), dont les premiers 150 ans peuvent être considérés comme marquant la fin
de l'époque de l'Israël antique : les coutumes et croyances développées
aboutissent finalement à l'élaboration du judaïsme, et ceux qui les suivent
étant désignés sous le nom de Juifs. Les populations vivant dans la région de
Samarie, les Samaritains, qui se considèrent comme les descendantes du royaume
d'Israël, élaborent de leur côté une tradition religieuse proche de celle du
judaïsme.
Bien qu'ayant été des royaumes
peu puissants qui n'ont pas pesé dans l'histoire politique du Proche-Orient
ancien, Israël et Juda ont connu un destin remarquable en étant les lieux
d'émergence d'une religion, le judaïsme, et de son livre sacré, la Bible hébraïque,
qui ont profondément marqué les civilisations du Moyen-Orient et du monde
occidental. Ils ont eu un impact majeur en étant les lieux d'élaboration du
monothéisme, autour de leur divinité nationale commune, Yahweh. La Bible
hébraïque a longtemps été jugée fiable pour reconstituer leur histoire. La
critique historique qui s'est affirmée depuis la fin du xixe siècle, complétée
par les nombreuses découvertes archéologiques réalisées depuis la même époque
au Moyen-Orient et plus précisément en Israël et en Cisjordanie, ont abouti à
la constitution d'études historiennes de l'Israël antique ne prenant pas le
texte biblique à la lettre pour les événements historiques, et cherchant à le
replacer dans son contexte d'élaboration et à mettre en avant les buts de ses
rédacteurs et compilateurs. Plus largement, la découverte de nouveaux textes et
de sites archéologiques a permis d'analyser de manière plus approfondie la
civilisation de l'Israël antique, en particulier sa religion, mais également
son organisation sociale et économique.
L'histoire de l'Israël antique
est généralement marquée par des débats importants et insolubles qui font qu'il
est impossible d'en présenter une vision unifiée. Ces oppositions reposent
essentiellement sur l'approche de la fiabilité historique des textes bibliques,
et confrontent schématiquement ceux qui conservent le plus d'éléments de cette
documentation et ceux qui les remettent en cause. Si les historiens et
archéologues considèrent pour la plupart qu'il leur est impossible d'étudier les
textes relatifs aux origines des Israélites (Genèse, Exode) comme reflétant des
événements historiques vérifiables, ils débattent surtout de la fiabilité des
récits d'événements de la période de la monarchie unifiée de David et Salomon
et de celle des royaumes d'Israël et de Juda. La religion de l'Israël antique
est un autre objet d'étude majeur, en particulier la problématique de
l'émergence du monothéisme.
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